LES RETRAITS APPROVISIONNENT LES NOUVEAUX JEUX (COUPOLE)
2021

Huile, acrylique, aérographe 
Hauteur 430 cm, diamètre 390 cm
Salle de l’oratoire. Ancien couvent des sœurs franciscaines missionnaires de Marie - Futur ‘Village Reille’
(Occupation temporaire gérée par Plateau Urbain jusqu’au 15 juillet 2022)


Du 1er juin 2021 au 15 juillet 2022
Visite uniquement sur RDV (pro@fabioderonzier.fr)

En partenariat avec @Plateau Urbain, @IN’LI (Groupe Action Logement) et @EMERIGE


Le projet à pris forme après le départ des Soeurs Franciscaines du couvent, laissant des espaces chargés d’empreintes religieuses et historiques. Dans la continuité du travail de l’artiste, la coupole à été l'occasion d’étendre son approche en peinture de nuages débutée par sa série ‘Etude de nuages’ entreprise en 2019 avec notamment les solos Stucker(s) et Skyland et de l’amener avec cette réalisation à son point de non-retour.

La coupole correspond à l’ultime classicisme de la peinture de ciels/nuages dans son histoire et dans l’image collective. Tout autant que dans sa vocation historique à être peinte. Au summum de la représentation de l’artiste peintre, le projet rejoint aussi la proposition ‘Un peintre ça peintre’ que l’artiste développe en 2021 sur l’idée de pratique et production en atelier des artistes contemporains dit ‘peintres’. La coupole simulée par un fond classique est construite sur deux axes pour créer deux étapes de compréhension bien distinctes. 

La première étant la sidération face au gâchis du fond supposé déjà existant, avec ses gros aplats fluo. Dans la seconde étape de compréhension, les informations qui permettent de comprendre que l’artiste est intervenu sur les 2 fonds, le classique et les aplats, arrivent. Ce qui permet à l’artiste d’être lui-même le saboteur de sa technique, dirigeant brutalement son travail du premier fond dit « classique » vers une peinture directe, grossière et cynique, permettant de faire mourir puis réanimer son sujet, la peinture de nuages, bloquée en circuit fermé. De ce fond peinture éclate des motifs qui semblent nous être jetés nonchalamment en plein visage, se transformant en figures qui questionnent le sujet de la représentation des nuages en peinture contemporaine. 

L’unité du sujet lui permet de leurrer les limites de l’abstraction, lui permettant d’exercer un acte irréversible sur son travail technique. Ces formes sont alors simplifiées puis exploitées au maximum dans leurs spécificités et viennent bousiller des heures de travail de peinture à l’huile. Elles viennent corriger au marqueur rouge la base classique. Travail rallongé par les glacis successifs que l’artiste s’efforce de multiplier pour atteindre ces nébuleuses reconnaissables dans les œuvres des paysagistes anglais ou des romantiques allemands. Son dernier glacis vient, au contraire des précédents, recouvrir et faire disparaitre de grandes zones de travail pour laisser apparaitre la dernière superposition de peinture. Cette fois-ci un aplat d’acrylique.

De ces nouveaux moyens de représentations naissent les motifs de nuages, gros et gras se transformants en figures questionnants les limites du travail du peintre par l'application consciente de diverses techniques de peinture. Ces aplats fluo viennent écraser, complètement saccager ce fonds à l’huile attendant son sujet, surchargé de glacis qui semble venir d’un temps bien antérieur à l’époque dans laquelle l’artiste s’inscrit. Il semble s’amuser de sa propre pratique, de ses propres difficultés, de son geste subit de « peintre ».

Si l’artiste fait se superposer si violemment ces 2 modèles de paysage, les obligeant à exister par le saccage de l’un et la réduction de l’autre à un fond d’étude, c’est pour mieux les exorciser de sa pratique et les faire disparaître par eux-mêmes.

La réalisation de cette coupole marque la fin de sa série « Etude de nuages » arrivé au bout de sa conceptualisation et de sa réalisation.


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